16 05 24 – Gironde : la justice confisque neuf châteaux viticoles du Bordelais appartenant à un magnat chinois. Par Le Figaro avec l’AFP. Mal acquis, neuf vignobles du Bordelais ont été confisqués au magnat chinois Naijie Qu par le tribunal judiciaire de Paris, mercredi 15 mai 2024. Le montant des créances et des biens confisqués s’élève à 35,5 millions d’euros.
Le tribunal judiciaire de Paris a ordonné mercredi la confiscation de neuf châteaux dans le vignoble bordelais acquis au début des années 2010. Ils appartenaient à un magnat chinois qui a été condamné pour blanchiment de détournement de fonds publics chinois. Dans ce dossier emblématique des problèmes posés par la financiarisation des sociétés agricoles, le montant des créances et des biens confisqués, s’élève à 35,5 millions d’euros.
Une affaire de « bien mal acquis » pour laquelle Naijie Qu, 63 ans, patron du groupe Haichang qui a fait fortune dans le pétrole et les parcs d’attractions à Dailan dans le nord de la Chine, a été condamné à trois ans de prison avec sursis et à une amende d’un million d’euros. Une somme bien supérieure aux 400.000 euros d’amende requis par le procureur Patrice Amar lors de l’audience en février, en sus de quatre ans de prison avec sursis. Son salarié Jian Liu, 54 ans, a écopé de 18 mois de prison avec sursis et de 50.000 euros d’amende pour faux, usage de faux et escroquerie, conformément aux réquisitions. L’enquête du parquet national financier (PNF) a en effet révélé des actes notariés falsifiés, « un comportement qui se règle normalement devant une cour d’assises », a tonné le président Pierre Jeanjean en rendant la décision du tribunal.
27 propriétés viticoles achetées en 5 ans
Débarqué dans le Bordelais en 2009, le « discret » M. Qu, comme le décrivait le quotidien Sud-Ouest en révélant il y a dix ans qu’il était dans le collimateur de la Cour des comptes chinoise, avait acheté 27 propriétés viticoles en cinq ans. Des châteaux délaissés et déficitaires, a-t-il assuré par écrit aux enquêteurs français. Les neuf châteaux confisqués, mis par le magnat chinois au nom de sa femme à Hong Kong, avaient été acquis via de complexes montages financiers impliquant des prêts auprès de la succursale française de la plus grande banque chinoise ICBC, une foule de sociétés aux noms anglais exubérants comme « Vast Fortune », « Golden Finder » « Major Billion » ou « Silver Emperor », le paradis fiscal des Iles vierges britanniques et des jeux de compensation de dettes et créances réciproques.
Pour les obtenir, il était aussi reproché à Naijie Qu d’avoir détourné des subventions destinées à acheter des entreprises étrangères dans le domaine scientifique et des technologies. « On leur a fait un mauvais sort », a déclaré Me Maxime Delhomme, avocat des deux ressortissants chinois à l’issue de l’audience. L’avocat qui estime qu’avec la confiscation, ses clients « se font plumer deux fois », envisage de faire appel.
Les 165 vignobles français achetés par les Chinois sont décrits, ainsi que les reventes. Pourquoi ces vignobles sont-ils en vente ? Pourquoi les Chinois les achetaient ils ?
255 pages et 350 photos de Laurence Lemaire, préfacées par Alain Juppé et Alain Rousset.
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