06 12 20 – Le Partenariat régional économique global – Regional Comprehensive Economic Partnership RCEP, est l’accord commercial le plus important du monde en termes de PIB Produit intérieur brut, selon des analystes ; les membres du RCEP représentent 30 % du PIB mondial, sa zone de libre-échange englobant une population de plus de 2 milliards d’habitants
Après huit ans de négociations, cet accord commercial a été signé à l’occasion de la clôture du sommet virtuel de l’Association des nations de l’Asie du Sud-Est, l’ASEAN.
Cet partenariat veut créer une gigantesque zone de libre-échange entre les 10 Etats de l’ASEAN : Indonésie, Thaïlande, Singapour, Malaisie, Philippines, Vietnam, Birmanie, Cambodge, Laos et Brunei et également entre la Chine, le Japon, la Corée du Sud, l’Australie et la Nouvelle-Zélande.
L’Inde devait également rejoindre ce pacte commercial sans précédent mais a décidé l’an dernier de s’en retirer par crainte de voir des produits chinois à bas prix envahir son marché. L’Inde a toutefois la possibilité de rejoindre cet accord plus tard.
Ce pacte commercial est largement considéré comme le moyen pour la Chine d’étendre son influence dans la région et d’en déterminer les règles, après des années de passivité de la part des Etats-Unis pendant la présidence de Donald Trump – en janvier 2017, Trump avait retiré son pays du grand projet concurrent du RCEP, le Traité de libre-échange transpacifique TPP, promu par le démocrate Barack Obama. Le président Joe Biden pourrait se montrer plus engagé.
Cinq jours après avoir signé le RCEP, le Président Xi Jinping déclarait envisager activement de rejoindre le partenariat trans-pacifique global et progressiste, le CPTPP ; c’est le successeur du Partenariat Trans Pacifique TPP initié donc par l’administration Obama sous laquelle Joe Biden était vice-président, afin d’endiguer la montée en puissance chinoise dans la région Asie-Pacifique. Xi Jinping jouerait-il sur deux tableaux ?
Le Premier ministre vietnamien Nguyen Xuan Phuc et son ministre de l’Industrie et du Commerce Tran Tuan Anh, lors de la cérémonie de signature du RCEP à Hanoi © Nhac Nguyen / AFP
L’accord comprend également la propriété intellectuelle, mais exclut tout ce qui touche à la protection des travailleurs et à l’environnement.
Beaucoup de signataires luttent encore contre l’épidémie de Covid-19 et espèrent que le RCEP les aidera à atténuer le coût de la pandémie, qui a donné un énorme coup de frein à leurs économies.
Déjà engagée dans une guerre économique avec les États-Unis et en conflit diplomatique avec l’Inde, la Chine voit d’un très mauvais œil le rapprochement militaire et diplomatique de l’Australie avec ces deux pays. En guise de sanction, le gouvernement chinois a mis fin à ses importations de blé provenant d’Australie, lui causant une perte estimée à plus de 400 millions de dollars par an. La Chine a aussi prévu de stopper les importations de charbon, de cuivre, d’orge, de sucre ou encore de vin rouge australien. Ces mesures de rétorsion ont un effet paradoxal pour la Chine puisqu’elles conduisent à rapprocher davantage l’Australie de l’Inde : cette dernière a décidé d’importer l’orge australienne pour compenser la perte du marché chinois. Cette politique extérieure agressive de la Chine ne fait que renforcer les liens entre ses pays voisins.
L’Australie avait demandé une enquête internationale sur l’origine de la Covid 19, en pointant fortement du doigt son foyer en Chine. Totalement exemptée de droits de douanes depuis 2019 vers la Chine, la filière viticole australienne est, depuis, sous le coup de droits de douanes anti-dumping ; cette imposition à l’importation de taxes extrêmement élevées sur les vins australiens s’inscrit dans une montée en tensions progressive depuis le début de l’année 2020. Avec l’Australie, la Chine règle des tensions dans le Pacifique sur l’origine du coronavirus et sur les positions du 1er ministre australien, Scott Morrison. La Chine est un énorme débouché économique pour l’Australie, au-delà des vins. Les relations n’étaient pas si mauvaises entre les deux pays il n’y a pas si longtemps, et on espère qu’elles se rétabliront grâce à la signature de cet accord de libre-échange.
Les 170 vignobles français achetés par les Chinois sont décrits : 158 Châteaux de Bordeaux, 10 vignobles en France, 2 Maisons de cognac.
Pourquoi ces vignobles sont-ils en vente ? Pourquoi les Chinois les achètent-ils ?
230 pages et 350 photos de Laurence Lemaire, préfacées par Alain Juppé et Alain Rousset.
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