L’UGCB et ses 120 Grands crus

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Le Saint-James de Bouliac
28/05/2015
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Vinexpo 2015 photos et textes
20/06/2015

31 05 15 – L’Union des Grands Crus de Bordeaux a fêté sa 10ème édition du Week-end des Grands Crus les 30 et 31 mai 2015. Il proposait aux passionnés de déguster 120 Grands Crus.

De nombreux étrangers ont profité des beaux jours pour venir à Bordeaux et cette année 2015, avec le départ de la course Solitaire de la Figaro, c’était un bel anniversaire.

L’UGCB et ses 120 Grands crus

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Olivier Bernard

Il est vice-chancelier de l’Académie du vin de Bordeaux, Président de l’Union des Grands Crus de Bordeaux et propriétaire de plusieurs domaines viticoles : Domaine de Chevalier Grand cru classé en Pessac-Léognan, Domaine de la Solitude et Clos des Lunes avec 33 hectares en Sauternes qui produisent un vin blanc sec (au lieu d’un liquoreux). « Sur ce terroir de très haute tradition viticole, j’ai la volonté d’écrire une autre histoire, celle d’un grand, d’un très grand vin blanc sec.» www.domainedechevalier.com  «Un grand vin c’est l’expression d’un grand terroir, dit-il. La recherche de l’équilibre idéal s’établit sur la base d’une remise en question et d’un dépassement permanents.»
L’UGCB, créée en 1973, regroupe 136 propriétaires soit 5000 hectares de vignes. «L’adhésion à nos valeurs ouvre les portes de l’Union.»
ugcb-we-laurence-lemaire-hebdo-vin-chine L’UGCB est dirigée par Jean-Marc Guiraud.
Facebook : Union des Grands Crus de Bordeaux
Twitter :@ugcbnet www.ugcb.net

Château Le Bon Pasteur

Il est le seul Château de propriété chinoise faisant partie de l’UGCB.
Après six mois de négociations, la famille de l’œnologue Michel Rolland a vendu, fin mai 2013, trois vignobles au Groupe hongkongais Goldin Financial (électronique grand public, immobilier, polo, vin et services financiers.) : Château Le Bon Pasteur (Pomerol), Château Rolland Maillet (Saint-Emilion) et Château Bertineau Saint-Vincent (Lalande-de-Pomerol).
Sutong Pan, le président de Groupe, est déjà propriétaire en Californie à Napa Valley de Sloan Estate géré par sa fille Jenny ; Michel Rolland est son consultant : «Sutong Pan est un entrepreneur de renom, un passionné de vins, prêt à tous les efforts pour valoriser les crus et pérenniser l’histoire dans le respect de la tradition familiale.» reconnaît-il. A Bordeaux, le groupe hongkongais a ainsi acheté 15 hectares de prestige.
Château Le Bon Pasteur a 6,6 hectares en appellation Pomerol divisés en 23 parcelles ; son vin est de très grande qualité grâce au savoir-faire de Michel Rolland. On retrouve là, la performance pour la perfection.
Le Bon Pasteur fait un Second vin depuis le millésime 2013, nommé l’Etoile de Bon Pasteur ; il est proposé en exclusivité par un négociant qui le vendra en France et dans la restauration. «Le château affine, recherche la perfection avec une sélection drastique de ses parcelles. On va toujours plus loin» me dit Benoît Prévôt, directeur des trois Domaines depuis le 1er juillet 2014. Benoît Prévôt travaille pour les vignobles de Michel Rolland depuis 22 ans, dont 15 ans en Argentine pour le vignoble créé en 1999. Du haut de ses 25 ans, Jiakai Zhang gère le marketing et la communication ; originaire de Canton, il a fait ses études œnologiques en France (major du diplôme DUAD). Le maître de chai est Mathieu Juteau. «J’ai la chance d’avoir des collaborateurs jeunes et dynamiques, ajoute Benoît, et les chais de Bon Pasteur vont être restaurés fin 2015.»
Dans un document, destiné à expliquer à ses actionnaires les raisons de cet achat, Sutong Pan disait : «Avec l’expansion économique forte de la Chine, l’accroissement du nombre de consommateurs aisés et l’explosion de la demande de produits de luxe, le secteur du vin est devenu un des principaux bénéficiaires de ces tendances ».

Julien Barthe

Ce samedi 30 mai 2015 au Week end des Grands crus, Julien Barthe proposait à la dégustation les millésimes 2008 et 2012 du vignoble de sa belle-famille : Château Beau-Séjour Bécot (1er Grand cru classé B de Saint-Emilion). Il est le mari de Juliette Bécot.
«Les Chinois à Bordeaux c’est une promotion extraordinaire pour Bordeaux et ses vins » me dit Julien Barthe. Il a vécu en Asie du Sud-est pendant 5 ans, en Inde pour la Vodka, puis en Chine avec François Lurton pour créer leur bureau à Pékin. Il travaille aussi pour Château Beau-Séjour Bécot. «Aujourd’hui, malheureusement, les lois françaises ne permettent pas de léguer un bien aux enfants ; les droits de succession massacrent cette possibilité ; c’est la fin du patrimoine français aux Français. Certains viticulteurs auraient adoré garder leur domaine mais ils doivent le vendre, et au plus offrant quel que soit sa nationalité. Et qui connait le nom et la nationalité du propriétaire de Château Le Bon Pasteur, voire de Château Bellefont-Belcier ?
Lorsque nous sommes arrivés en Argentine, nous n’étions pas les bienvenus,
m’avoue Julien Barthe. En 1990, François Lurton voulait investir avec son frère Jacques dans le désert de Mendoza… Il n’a pas été aidé, à peine accueilli par les Argentins ; le terrain ne coûtait pas grand-chose mais il a investi pour faire venir les camions et les grues pour bâtir son chai et planter des vignes ; il pensait déjà à l’oenotourisme en 1990 ; il était visionnaire et les Argentins le prenaient pour un fou. Aujourd’hui, François est le ‘’roi soleil’’. C’était pareil au Chili et en Espagne ; les locaux pensaient : ‘’mais qu’est-ce qu’ils viennent faire !?’’ Les bordelais font de même en regardant ces Chinois d’un œil méfiant. Mais si ces Chinois font venir des capitaux, des touristes, s’ils font découvrir la rive droite au lieu de faire découvrir Napa Valley, ça me va. Et dans 10 ans, nous verrons arriver les Indiens. C’est là toute l’histoire de Bordeaux. Si un repreneur investit, maintient les emplois, développe la marque et l’image de Bordeaux, c’est parfait, quel que soit son origine. Les termes méprisants que vous entendez viennent de gens qui restent dans leur monde sans s’intéresser au monde. Ma femme est la 6ème génération de Château Beau-Séjour Bécot, et vous ne vous imaginez pas les efforts que nous faisons pour garder notre vignoble. En 2010, 2011 et 2012, on était bien contents que les Chinois achètent nos vins. Quand je vais en Chine et que je dis ‘’Bordeaux’’ ils savent de quoi je parle et c’est grâce aux Chinois qui sont venus ici. Actuellement, le nouveau gouvernement chinois restreint l’export, mais pas seulement le nôtre. L’investissement des Chinois à Bordeaux, des étrangers, est la continuité de l’histoire de Bordeaux. »
Voyez mes photos de Vinexpo 2015
http://www.sireneproduction.com/planche-bordeaux-vinexpo-2015.html

Lilian Barton

Elle est irlandaise. Bordeaux doit beaucoup à son pays. Propriétaire de Château Léoville Barton (Saint-Julien) acheté par sa famille en 1821, elle est pourtant plus réservée : «Il faudrait qu’il y ait plus de dialogue avec les Chinois. Il faut que les étrangers respectent les règles du pays d’accueil. Il faudrait aussi que les achats soient équilibrés.»

le Vin, le Rouge, la Chine

Lire le Vin, le Rouge, la Chine sur les investissements des Chinois dans les vignobles français : les 112 domaines sont décrits. 232 pages et 350 photos de Laurence Lemaire, préfacées par Alain Juppé et Alain Rousset. Versions papier 20€ et numérique 8€ seulement, sur www.levinlerougelachine.com

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