08 04 20 – Ce fut un concert de klaxons : à minuit, dans la nuit du mardi 7 au mercredi 8 avril, les barrières qui fermaient les routes reliant Wuhan au reste de la Chine ont été levées par les Autorités. C’est la fin du bouclage imposé depuis deux mois à la ville chinoise, berceau de l’épidémie de Covid-19
Regardez ce reportage sur le déconfinement de Pékin du 11 04 20 diffusé sur ARTE : https://www.youtube.com/watch?reload=9&v=vLmmwvuXYY4&fbclid=IwAR36s9OrtxdTeDFusAjjISuQiRsjFeG3NjfNj7Nexq_IwntQZRYd6Msztqk
Les marchés et quelques restaurants ont ré ouvert, comme les parcs, avec masques et QR code de bonne santé. Mais les frontières chinoises restent fermées au reste du monde.
Voir la vidéo de Hong Kong déconfiné mais très masqué. Très intéressant, sur https://www.youtube.com/watch?v=Qgqrio270HE
Le 8 avril 20, à 6 h 25 à la gare de Hankou, au centre de Wuhan, le premier train ouvert au grand public a quitté la ville, emportant quelques dizaines de passagers vers Jinzhou au nord-est du pays. A huit heures le flot de véhicules était continu.
Source © AFP : Il s’agit d’un événement important, synonyme d’une entame de fin de crise sanitaire en Chine. Depuis le 23 janvier, les personnes présentes dans cette municipalité de 11 millions d’habitants du centre du pays ne pas pouvaient sortir des frontières de la commune.
« Ça fait 77 jours que j’étais enfermé ! », s’est réjoui un homme qui n’a pas souhaité donner son nom, impatient de pouvoir rentrer à Changsha, à quelque 350 kilomètres.
Des agents rappelaient aux voyageurs les mesures d’hygiène et de se tenir à un mètre d’écart, tandis qu’une annonce diffusée par haut-parleur qualifiait Wuhan de ville de héros.
La veille et pour la première fois depuis le début de l’épidémie, le ministère chinois de la Santé avait fait état de zéro nouveau décès lié au Covid-19 dans le pays.
Wuhan reste cependant, de très loin, la ville la plus endeuillée par l’épidémie en Chine : plus de 2500 personnes y sont mortes sur un total national de 3331.
Le coronavirus est apparu dans la municipalité fin 2019. De nombreux cas s’étaient déclarés à l’origine sur un marché vendant des poissons et fruits de mer, mais aussi des animaux sauvages. La Chine avait fait état de son premier décès le 11 janvier. Depuis, près de 82.000 personnes ont été contaminées dans le pays.
Le nombre de vols et de trains qui partent de Wuhan reste cependant pour l’instant limité. Wuhan maintient diverses restrictions aux déplacements dans la ville pour empêcher toute résurgence des infections. Car la mairie reste sur le qui-vive : si elle a débloqué 70 quartiers d’habitation classés sans épidémie, ces personnes asymptomatiques — qui n’ont ni toux ni fièvre, peuvent tout de même transmettre le virus.
Les Chinois ont un QR code sur leur téléphone qui suit leur état de santé : il est scanné au moindre déplacement ; RAS s’il s’affiche vert, il peut se déplacer à sa guise ; s’il est rouge, ce Chinois vient peut-être d’un quartier dit à risque : il doit rentrer chez lui pour un confinement supplémentaire de 14 jours. Les codes jaunes sont confinés chez eux pendant 7 jours. Xi Jinping a fait appel à Alibaba et à Tencent pour développer ce système.
Les Autorités renforcent les prises de température corporelle. Sur les trottoirs, d’imposantes palissades jaunes ont été érigées pour éviter les interactions entre les piétons, rendant les déplacements difficiles. Le port du masques est obligatoire. Les bars et restaurants restent fermés, comme les écoles.
La baisse, ces dernières semaines, des cas de contaminations et de morts dans le pays s’accompagne toutefois de doutes sur la fiabilité des chiffres officiels publiés par le gouvernement. Des familles ont notamment fait état dans la presse chinoise de la non-comptabilisation de personnes mortes à leur domicile ou n’ayant pas été testées au début de l’épidémie, lorsque les hôpitaux étaient surchargés.
Des soignantes s’embrassent à l’aéroport international de Wuhan le 8 avril © REUTERS/Aly Song
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