04 09 16 – Le photographe français Marc Riboud est décédé à l’âge de 93 ans, le 30 août 2016. Marc Riboud a été l’un des 1ers photographes étrangers autorisés à entrer en Chine en 1957. Par la suite, il a visité le pays plus de 20 fois, et il a mis en images ses changements immenses et rapides
Photo : Chine 1957
Né le 24 juin 1923 près de Lyon, Marc Riboud avait débuté la photographie à l’âge de 14 ans. Sa popularité a démarré en 1953 avec la publication dans le magazine Life de sa photo nommée Le peintre de la tour Eiffel. On connaît aussi La Fille à la fleur réalisée en 1967. Il était entré dans la prestigieuse agence Magnum à la demande d’Henri Cartier-Bresson et de Robert Capa.
Marc Riboud a parcouru le monde tout au long de sa carrière, il était un amoureux de la rue chinoise. Le photographe avait voyagé une dernière fois à Shanghai en 2010.
On retient les reportages Les Trois bannières de la Chine, Face of North Vietnam, Chine, Instantanés de voyage et son ouvrage Vers l’Orient, pour lequel il a obtenu le Prix Nadar 2012. Les éditions Flammarion ont publié une monographie en 2014, qui révèle une fois encore «l’amour de la vie, et la tendresse visuelle de ce grand photographe».
Une grande rétrospective avait exposé ses photos en octobre 1996 au Palais des Beaux-arts de Pékin. «Il est difficile de faire le portrait d’une Chine qui bouge si vite. L’image risque d’être floue, même contradictoire. Dans les rues et les villages où j’ai beaucoup marché, un coup d’oeil est souvent démenti par le suivant, celui d’hier par celui d’aujourd’hui», écrivait Marc Riboud en préface du catalogue de l’exposition.
– En 2001, lors du festival de photos dans la ville ancienne de Pingyao, les Chinois s’arrêtaient, hilares, devant cette photo, Mao (Wuhan 1971) à l’ironie impertinente : au 1er plan la statue géante du Grand Timonier le bras tendu vers l’horizon, et au 2nd plan les cheminées d’usines crachant une fumée blanche partant dans la direction indiquée par Mao. Un humour que les photographes chinois de l’époque ne risquaient évidemment pas, mais que les Chinois d’aujourd’hui savent apprécier… Son éternel Leica autour du cou, Marc Riboud était à l’honneur.
– Chine moderne Shanghai en 2002 : «Les villes sont pour moi comme des amies; j’ai envie de savoir ce qu’elles deviennent. Quand elles sont loin, elles me manquent. Il en va ainsi de Shanghaï comme de Naples, d’Istanbul et d’Alger. Toutes ces villes sont au bord de l’eau, est-ce pour cela que je les aime ?» se demandait Marc Riboud.
«C’est un véritable amoureux de la Chine qui a disparu, qui laissera orphelin tous les photographes chinois, pour qui il incarnait une certaine idée de la photographie. Une image, aussi, de la France, berceau de la photographie…» a dit le journaliste et ami Pierre Haski.
– La Fille à la fleur, photo de Jane Rose Kasmir prise en octobre 1967 à Washington D.C. à l’occasion d’une manifestation contre la guerre du Viêt-Nam. «Je photographie avec frénésie, la nuit tombe, j’épuise mes films, quand cette jeune fille, seule face aux baïonnettes, dessine avec une fleur le symbole de la jeunesse américaine.» a dit Marc Riboud.
– Le peintre de la tour Eiffel en 1953. Le peintre Zazou était plutôt à l’aise sur les poutrelles de la tour ; Marc Riboud racontera : «J’avais le vertige et je fermais les yeux chaque fois qu’il se penchait pour tremper son pinceau ».
le Vin, le Rouge, la Chine : les 143 vignobles français achetés par les Chinois sont décrits – 135 Châteaux de Bordeaux, 6 vignobles en France, 2 Maisons de cognac. Pourquoi ces vignobles sont-ils en vente ? Pourquoi les Chinois les achètent-ils ? 250 pages et 350 photos de Laurence Lemaire, préfacées par Alain Juppé et Alain Rousset. Versions numérique en PDF 8€, version papier en librairie et sur le site www.levinlerougelachine.com