Virus – Racisme anti-asiatique avant, toujours

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Bordeaux et sa jumelle Wuhan en Chine – le coronavirus
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Le musée du vin en Chine avec la Cité du vin de Bordeaux
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03 02 20 – Le coronavirus ne cesse de s’étendre. L’OMS a décrété l’urgence internationale. Et en même temps le racisme anti-asiatique progresse lui aussi. Insultes, stigmatisations, dans la rue, dans les transports en commun ou les écoles

Virus – Racisme anti-asiatique avant, toujours

La psychose qui s‘installe un peu partout dans le monde pèse sur la communauté chinoise. Des restaurants qui se vident, des appels incongrus au 15… Certaines victimes réagissent. Les coups de gueule sont repris par les médias, comme BFMTV ou France 5, le Monde et le Figaro.
Trois jeunes lançaient l’alerte dans le magazine télé C l’hebdo : Thérèse Sarayath, Julie Hamaïde du magazine Koi et Sacha Lin-Jung. C l’hebdo du 1er février 2020 : https://youtu.be/QACmOXSYIrw
Thérèse Sarayath est sino-lao-viet parisienne. Elle est chanteuse.

Julie Hamaïde est journaliste, blogueuse, voyageuse. A 28 ans, elle a créé toute seule Koï, le 1er magazine « pour mieux informer les amoureux d’Asie et permettre une meilleure représentation médiatique de ces populations » dit-elle. Koi veut dire carpe, un poisson qui remonte le courant. » Aujourd’hui, le bimestriel en est à son septième numéro, « pour les curieux des cultures asiatiques, pour ceux qui veulent en apprendre un peu plus sur leurs voisins. Il met en avant les personnalités d’origine asiatique qui enrichissent le patrimoine français, et ceux qui font vivre les cultures asiatiques en métropole. » www.koimagazine.fr/blogs/news

Sacha Lin-Jung est à l’Université Pierre et Marie Curie Paris VI ; il fait parti du Mouvement des Franco Asiatiques ; il est responsable de l’Association des Chinois Résidents en France, et il est le fondateur de l’Association des Jeunes Chinois de France. Le défilé du Nouvel An chinois de Paris a été reporté « pour risque sanitaire et pour risque de psychose, disait Sacha Lin-Jung ; on ne peut pas organiser ce défilé dans la crainte car il y a trop d’inquiétudes et de stigmatisation à l’égard de notre communauté. » Il insiste : « plus que le risque sanitaire, c’est la crainte de voir la population d’origine chinoise stigmatisée. Il y a une hystérie collective teintée de xénophobie, une libération de la parole raciste à l’égard des populations asiatiques en France. Elles seraient toutes porteuses du virus et il faudrait s’en éloigner. » Sacha Lin-Jung cite, à l’appui de son propos, l’édition du Courrier Picard qui a titré Alerte jaune – le journal s’est excusé dans l’après-midi, mais le mal est fait.

Il y a aussi le hashtag #JeNeSuisPasUnVirus pour s’insurger contre ces discriminations.

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Les insultes, avant, toujours

– « A la fac, quand je tousse, on me dit que je vais contaminer tout le monde », raconte une étudiante d’origine japonaise.
– « Dans le métro, un homme a même caché son nez et sa bouche dans son pull devant mes parents. »
– A Lyon, dans une fromagerie, « Un couple a refusé d’être servi par une dame d’origine asiatique ».
– « Garde ton virus, sale Chinoise ! T’es pas la bienvenue en France », criait un chauffard en accélérant sur une flaque d’eau pour éclabousser Minh, d’origine vietnamienne.
– Une femme d’origine philippine, faisait ses courses et elle a entendu une voix dans son dos : un homme mettait en garde son fils sur le virus et les Chinois, en la désignant.
– « Rentre chez toi, garde ta maladie ! »
– « Les copains m’appellent en me demandant si on peut être contaminé en allant au restaurant ou en allant au supermarché asiatique. Je sais que ce sont des blagues, mais certaines personnes pensent vraiment cela », raconte Thomas Nguyen de Bruxelles.
– « Lorsque j’étais enfant, on se tirait les yeux devant moi, on m’appelait tching tchong, Bruce Lee, Jackie Chan ».
– « Nous sommes des Jaunes, des Chinetocs ou des Jacky Chan ».
– Renaud André de l’association Asia 2.0 Belgique explique : « Le coronavirus n’a pas augmenté le racisme que l’on connait au quotidien, mais il l’a mis en lumière ; ce sont parfois des boutades, mais tout de même cela a un impact sur la conscience collective ».
– Lire aussi le racisme dans le monde : C’est le virus qu’il faut combattre, pas les Chinois, sur http://french.peopledaily.com.cn/Horizon/n3/2020/0203/c31362-9653762.html

Déjà, le 23 mars 2017

une vidéo réalisée par Hélène Lam Trong pour Asiatiques de France dénonçait ce racisme ; plusieurs personnalités apparaissent, comme le Chef Pierre Sang, la chanteuse Anggun ou le comédien Frédéric Chau rendu célèbre par son rôle dans Qu’est-ce qu’on a fait au Bon Dieu. Partagée plus de 5000 fois en quelques heures, ils appréhendaient en deux minutes les stéréotypes dont la communauté asiatique en France souffre encore aujourd’hui. « Dans l’inconscient de plein de gens, l’Asiatique véhicule pas mal de clichés. S’en détacher, c’est un combat de tous les jours », raconte le comédien Frédéric Chau né au Viêt Nam de parents issus de la minorité chinoise du Cambodge. Lire mon article sur le film Made in China avec Frédéric Chau https://www.hebdovinchine.com/made-in-china-film-francais-juin-2019/

La mort de Chaolin Zhang en 2016

Depuis la mort de Chaolin Zhang en 2016, le comité Sécurité pour Tous ! dénonce toute forme de violence visant les Asiatiques de France. La ville d’Aubervilliers en Seine-Saint-Denis a inauguré le 26 octobre 2016 une plaque commémorative en hommage à Chaolin Zhang – couturier chinois de 49 ans et père de deux enfants – qui a été agressé mortellement le 7 août 2016. Il se rendait simplement dans un restaurant de la ville pour dîner avec des amis. Lire https://www.hebdovinchine.com/chaolin-zhang-aubervilliers/

Tintin et le lotus bleu – 1936

En 1934, Georges Remi dit Hergé rencontre un jeune étudiant chinois Tchang Tchong-Jen, dessinateur, sculpteur et poète. De leur amitié est né le cinquième album de Tintin : Le lotus bleu (1936) où un jeune Chinois lui fera perdre ses derniers préjugés.
Extrait de la page 43 – Tintin : « … beaucoup d’Européens s’imaginent que tous les Chinois sont des hommes fourbes et cruels, qui portent une natte et qui passent leur temps à inventer des supplices, à manger des œufs pourris et des nids d’hirondelles. Ces mêmes Européens croient dur comme fer, que toutes les chinoises sans exception ont des pieds minuscules et que, maintenant encore, toutes les petites filles chinoises subissent mille tortures destinées à empêcher leurs pieds de se développer normalement. Enfin, ils sont convaincus que toutes les rivières de Chine sont pleines de petits bébés chinois que l’on jette à l’eau dès leur naissance. Et voilà, mon cher Tchang, comment beaucoup d’Européens voient la Chine. » Pendant la domination mandchoue, le port de la natte (bianzi) sur un crâne rasé fut imposé à tous les Chinois sous peine de mort : se la faire couper était une manifestation d’hostilité envers les Empereurs. Le premier geste des Chinois qui se sont ralliés à la République en 1912, fut de se couper leur natte. Nos pratiques européennes, différentes certes, étaient tout autant barbares un siècle plus tôt. Le bien-être repose sur la connaissance des différentes cultures.

L’acceptation de la différence

Déjà en 2015, lorsque je continuai mes éditions et articles sur les investissements des Chinois dans les vignobles français, on me demandait de m’exprimer sur le racisme anti-chinois.
Voici mon article paru dans PKB international au 1er semestre 2015 https://www.hebdovinchine.com/wp-content/uploads/2020/02/PKB-laurence-lemaire-acceptation-difference.pdf  

Lire aussi mon article du 16 01 19 – Doit-on s’indigner des achats de vignobles bordelais par les Chinois ? L’Acceptation de la différence – France Chine https://www.hebdovinchine.com/acceptation-difference-chine-france/

Extrait : Un agent immobilier m’expliquait : «la différence de culture et leurs méthodes agacent les cabinets d’avocats et les notaires : une signature est parfois l’aboutissement de 3 ans de négociations, souvent âpres à cause des discussions sans fins entre les 2 parties chinoise et française. Les hésitations et le manque d’expérience de ces acquéreurs conduisent à des retards dans les prises de décisions. Les disparités et nuances importantes entre les 2 systèmes juridiques prolongent la négociation. Le Chinois est imprévisible, une transaction est certaine seulement lorsqu’elle est signée et payée.» De Château Loudenne à Château Chadenne, on entend les mêmes évidences : « la différence entre nos 2 civilisations et la barrière de la langue sont sources de problèmes.»

Extrait : Les lois françaises sont strictes, chaque commune a son plan local d’urbanisme précis. Une propriété viticole n’est pas une usine et elle n’est pas dé-localisable. Un terroir c’est l’association du sol, du climat, des hommes et de la technique : un terroir est inimitable.

Extrait : Depuis les hauteurs de son château, un Belge installé ici depuis trente ans, apprécie ses voisins anglais, français puis allemands, aujourd’hui chinois. « Bordeaux est international depuis longtemps, c’est une évolution normale, dit-il. Une bouteille de Bordeaux pour un Chinois, c’est un bout de France, un peu de mode de vie occidentale, le luxe.»

Lorsque nous prenons nos différences trop au sérieux, le monde se rempli de troubles.

La Chine tousse ! L’économie mondiale s’étouffe…

le Vin, le Rouge, la Chine

Les 167 vignobles français achetés par les Chinois sont décrits : 155 Châteaux de Bordeaux, 10 vignobles en France, 2 Maisons de cognac.
Pourquoi ces vignobles sont-ils en vente ? Pourquoi les Chinois les achètent-ils ?
255 pages et 350 photos de Laurence Lemaire, préfacées par Alain Juppé et Alain Rousset.
Version numérique en PDF mise à jour au quotidien – 8€, et sa version papier en librairie mise à jour tous les 6 mois sont en vente sur ce blog et sur le site www.levinlerougelachine.com

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